La déesse Anoukis engendre le reflux de la crue, son rôle est ainsi complémentaire de celui de Satis.


Anoukis


      Dernière arrivée dans la triade des divinités d’Eléphantine, Anoukis, ou Anouket. De plus, elle a l’apparence d’une déesse nubienne, avec sa coiffe de plumes fichées dans un modius, l’élément circulaire servant de base à certaines couronnes. Enfin, comme toutes les déesses, elle porte une robe moulante à bretelles à la mode de l’Ancien Empire et ne se distingue guère par ses attributs.

      Régnant sur les territoires de l’extrême sud de l’Egypte et de la première cataracte, elle est plus particulièrement responsable du reflux de la crue (le flot ânek) permettant aux graines de germer. Ainsi, son rôle est ainsi complémentaire de celui de Satis. Également, la gazelle lui est consacrée. Ainsi, on en élevait auprès de son sanctuaire de l’île de Séhel. Chaque année, à la saison des récoltes, son effigie, abritée dans le temple de Satis à Eléphantine, on se rendait en barque sur l’île de Séhel. De plus,  au cours d’une fête qui durait plusieurs jours et qui était l’occasion de grandes réjouissances. C’était l’aboutissement de son rôle protecteur et fertilisateur.

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Anoukis, déesse égyptienne
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Satis


      Satis, ou Satet, et Anoukis, les deux déesses de la première cataracte, constituent avec Khnoum une triade. Qui n’a pas la forme classique père-mère-enfant et qui s’est constituée assez tardivement. En effet, Satis, “Celle de Séhel” comme l’indique son nom, apparaît d’abord seule, indépendamment de Khnoum, avant de constituer avec lui un couple, pas avant le Moyen Empire. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’Anoukis, figure indépendante également, leur est associée sans avoir de statut bien défini au sein de la triade.

Photo ci-contre: Khnoum, Satet-Satis et Anouket-Anoukis, triade d’Éléphantine, XXe dynastie, île d’Éléphantine, Assouan, Égypte Ancienne.

      Satis se présente comme une femme vêtue du traditionnel fourreau, et coiffée de la couronne blanche du Sud flanquée de deux cornes d’antilope ou de gazelle dorcas. Qui lui est définitivement attribuée à la fin du Moyen Empire. Auparavant on peut en effet la trouver coiffée de sa seule perruque ou de la couronne rouge. De plus, Satis possède un sanctuaire dans l’île d’Eléphantine dès l’Ancien Empire. Responsable de la venue de la crue, elle se présente parfois comme une archère dont la flèche déclenche le processus de l’inondation – ce geste (setji) formant un jeu de mots avec son nom dont la graphie utilise souvent le même idéogramme (la peau d’animal percée d’une flèche).

      A l’époque tardive, en tant que responsable de la crue, elle est parfois assimilée à Sothis dont le lever héliaque accompagnait ce phénomène. Cependant, leurs noms, très proches dans la prononciation grecque, sont pourtant différents dans l’écriture hiéroglyphique. Ce n’est donc que leur fonction qui a conduit à ce rapprochement.

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Satis, grès peint, Musée du Louvre
Temple de Satis, île d’Eléphantine

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