Les « portraits du Fayoum » sont un ensemble de peintures remontant à l’Égypte romaine du Ier siècle jusqu’au IVe siècle de notre ère. Ainsi ce sont des portraits funéraires des défunts, en effet, ils composent la momie à cette époque. De plus, ces portraits étaient utilisés lors des processions et rites funéraires ou étaient insérés parmi les bandelettes de la momie au niveau du visage. On observe qu’en Égypte les traditions funéraires évoluent pendant la période grecque puis durant l’Egypte romaine. 

Ainsi donc on les nomme « portraits du Fayoum » car le premier spécimen de ce type fut découvert dans le Fayoum.

Avant de traverser Le Caire, le Nil longe la dépression du Fayoum, qu’un canal irrigue depuis l’Antiquité. Par ailleurs, c’est une région naturellement fertile, connue pour ses fleurs et ses fruits. Riche, elle le fut aussi artistiquement. De là nous viennent les premiers portraits peints, voici quelque deux mille ans…

Il s’agit des plus anciens portraits peints sur bois.

Portrait du Fayoum d’homme avec une couronne d’or (British Museum).

Particularités des portraits du Fayoum

      Les  « portraits du Fayoum » sont les seuls spécimens de peinture sur bois qui subsistent de l’Antiquité. Ceux-ci sont peints souvent sur du figuier sycomore ou du tilleul ou, pour certains, sur du lin. De plus les visages sont généralement de taille 3/4. Par ailleurs un certain nombre de ces tableaux ont été peints à la détrempe. C’est une peinture soluble dans l’eau peut être à base d’œuf, ou à base de colle de peau, de gomme arabique ou de résine. Mais le procédé le plus souvent utilisé est l’encaustique, une tradition héritée des Grecs. Il s’agit d’une forme de peinture à base de cire d’abeille chaude ou froide.

On peut suivre, encore aujourd’hui, les coups de pinceau du peintre ou les marques de la lame. Dont on s’est servi pour étaler la couleur. Généralement le fond d’apprêt sur lequel les portraits ont été exécutés était sombre, les peintres du Fayoum allant du foncé au clair.

Portrait du Fayoum d’une jeune femme couronnée, Metropolitan Museum of Art.

Momies complètes

      Les portraits possèdent une fonction commémorative. Habituellement, cette fonction est principalement assumée par la statuaire. Comme en témoigne la tradition romaine des portraits. Ainsi il n’est pas improbable qu’ils aient été portés en procession lors de l’enterrement. À l’image des portraits d’ancêtre de l’époque romaine lors du décès d’un membre de la famille.

La fonction funéraire des « portraits du Fayoum » est enrichie à l’époque romaine. Et ce par la recherche de ressemblance des traits héritée de la culture romaine. En effet la présence de l’image du défunt, idéalisée ou non, est directement liée au corps du défunt. Celle-ci connaît déjà des précédents de manière continue tout au long de l’époque pharaonique. En effet le défunt doit survivre physiquement et spirituellement, son corps sert d’attache physique aux parties immatérielles qui le composent. Mais la présence des momies au sein de la maison, voire au cours de banquets funéraires. Ainsi on peut penser que la ressemblance physique du portrait funéraire rendait le défunt physiquement présent.

Portrait du Fayoum d’un jeune garçon nommé «Eutychès», IIe siècle, Metropolitan Museum of Art.
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