Les bijoux étaient très présents dans la vie des Egyptiens et étaient portés par presque tout le monde, du pharaon aux gens du peuple et même les statues et les animaux.
En plus de leurs couleurs variées, les bijoux avaient de nombreux symboles et servaient de protection aussi bien pour les vivants que pour les morts: les Egyptiens pensaient que les symboles de leurs bijoux avaient des pouvoirs magiques.
Je vais vous parler dans cet article des différentes sortes de bijoux que j’ai pu observer durant mes recherches.
1. Les colliers
Il existait différentes sortes de colliers durant l’Egypte antique qui vont du simple cordon avec une amulette aux imposants grands colliers (broad collars en anglais).
Parmi les colliers les plus anciens, on remarque des cordons ornés de coquillages.
Les rangées de perles (en faïence ou autres matériaux) semblent avoir été les colliers les plus portés durant l’Antiquité. Ces colliers étaient parfois également ornés d’une ou plusieurs amulettes.
On rencontre également des colliers appelés « pectoral ». Placés au centre de rangées de perles, il s’agit le plus souvent d’un cadre qui représente une combinaison de symboles. Ils étaient faits soit en faïence (les motifs étaient parfois peints), soit en matériaux plus précieux.
Enfin, on reconnaît aussi les « grands colliers » (sûrement les colliers les plus associés à l’Antiquité égyptienne dans nos imaginaires). Il s’agit de larges collerettes composées de plusieurs rangées de perles maintenues entre elles par des pièces appelées « aegis ». Ces « aegis » pouvaient être soit de simples demi-cercles, soit représenter différentes figures comme par exemple des lotus, des têtes de faucons ou des déesses à tête de lionne.

2. Les bagues
Les bagues sont apparues à partir de 2000 av. J.-C. Les plus courantes étaient celles avec un scarabée, qui pouvaient servir de chevalière. Au début, elles étaient juste attachées avec un cordon en lin, avant que leur soient associés différents métaux.
On trouve des bagues aussi bien en faïence, qu’en métal ou en gemmes représentant différents symboles.
3. Les boucles d’oreille
Les boucles d’oreille sont apparues assez tardivement en Egypte (vers 1600 av. J.-C.) et, au départ, elles étaient portées uniquement par les femmes. Vers 1390 av. J.-C., les hommes commencèrent à en porter, notamment les pharaons Thoutmosis IV et Toutankhamon.
Les boucles d’oreille que l’on retrouve en plus grand nombre dans les collections de musées ont la forme d’un anneau fendu à un endroit : pour les mettre il suffisait de passer le lobe de l’oreille non percée à l’intérieur. On retrouve ces boucles d’oreille surtout en jaspe rouge, mais aussi en cornaline, en or, en os, en verre, en calcite,…
D’autres boucles d’oreille, réalisées en faïence ou en verre avaient une forme qui rappelait un champignon que l’on passait à travers un trou large dans l’oreille (de nos jours, on appellerait ce type de boucles des « ear plugs ») et d’autres circulaires que l’on portait de la même façon.
On retrouvait également d’autres variétés de boucles d’oreille pendantes, notamment des anneaux en or, qui comportaient parfois des ornements.
4. Les bracelets
Les bracelets étaient le plus régulièrement fabriqués sous la forme d’anneaux, le plus souvent réalisés en os ou en ivoire, mais aussi en coquillage ou en écaille de tortue.
Plus tard, d’autres bracelets en forme d’anneaux, en métal comme l’or ou le cuivre, plus travaillés furent fabriqués.
Vers 2000 av. J.-C., apparurent des bracelets à fermoirs.
5. Les éléments de coiffure
J’ai réuni dans cette catégorie deux types d’éléments, moins courants que les autres bijoux car ils étaient plutôt réservés aux familles royales : des diadèmes et des bijoux de perruques.
Certaines princesses se rasaient la tête et portaient des perruques ornées de bijoux. Ces perruques étaient coiffées en de nombreuses mèches séparées qui avaient chacune des anneaux en or, comme c’était le cas de la perruque de la princesse Sit-Hathor-Yunet présente dans les collections du Metropolitan Museum.
Enfin, il y avait les diadèmes. Ils pouvaient être légers et « simplement » composés de rangées de perles ou en fins fils d’or évoquant des ressorts maintenus entre eux.
Les diadèmes les plus impressionnants et « travaillés » étaient plus imposants. Il s’agit d’un cercle d’or décoré de fleurs stylisées et de têtes de gazelles. Ces têtes de gazelles indiquaient que la porteuse du diadème faisait partie du harem royal, tandis que la tête de vautour était réservée à la seule Grande Epouse Royale (la tête du vautour était l’emblème du pharaon lui-même).
(Comme vous l’avez remarqué, énormément de bijoux comportaient au moins un symbole ou une amulette. Sur les quelques 10280 bijoux et objets que j’ai observés, 6222 étaient des amulettes (soit seules, soit comme composant d’un bijou). J’ai donc décidé de leur consacrer un article complet)
Auteure: Claire de l’Atelier Astëria
Sources:
Livres:
Jewelry, From Antiquity to Present, Clare Philipps, éditions Thames & Hudson, world of art ; ISBN: 978-0-500-20287-6 (anglais)
Amulets of Ancient Egypt, Carol Andrews, British Museum Press (anglais, trouvé en version ebook)
Egyptian Jewelry, A Picture Book, The Metropolitan Museum of Art (anglais, trouvé en version ebook)
L’Art des Perles en Egypte Antique, Janet Coles, The Metropolitan Museum of Art (sorti en 1995, plus édité) (version française)
Dictionnaire de Mythologie et de Symbolique Egyptienne, Robert-Jacques Thibaud, éditions Dervy ; ISBN : 2-85076-750-6
Dictionnaire Illustré de l’Egypte Antique, Thomas Decker, éditions Ernest J. Wurlod ; ISBN : 2-84690-090-6
Musées:
Metropolitan Museum of Art (New York, New York, USA)
British Museum (Londres, Royaume-Uni / London, UK)
Victorian and Albert Museum (Londres, Royaume-Uni / London, UK)
Rosicrucian Egyptian Museum (San Jose, Californie, USA)
Kunst Historisches Museum (Vienne, Autriche / Vienne, Austria)
Auckland Museum (Auckland, Nouvelle-Zélande / Auckland, New-Zealand)
Museum of Fine Arts (Boston, Massachusetts, USA)
Musée du Louvre (Paris, France)
Smithsonian Museum (Washington, Washington D.C., USA)
The Walters Art Museum (Baltimore, Maryland, USA)
Brooklyn Museum (New York, New York, USA)
Staatliche Museen zu Berlin (Berlin, Allemagne / Berlin, Germany)
Institut de papyrologie et d’égyptologie, université de Lille III (Lille, France)
Antiquities Museum – Bibliotheca Alexandrina (Alexandrie, Egypte / Alexandria, Egypt)
Rijksmuseum Van Oudheden – The Dutch National Museum of Antiquities (Leiden, Pays-Bas / Leiden, The Netherlands)
The State Hermitage Museum (St Petersbourg, Russie / St Petersburg, Russia)
National Museums Liverpool / World Museum (Liverpool, Royaume-Uni / Liverpool, UK)
Los Angeles County Museum of Art (Los Angeles, Californie, USA)
Museo Egizio (Turin, Italie / Turino, Italia)