Chronique sur Midas

Qui n’a pas rêvé de cela? Tout ce que l’on touche se transformerait… En or?!

C’est ce que l’on appelle assurément “Toucher le pactole!”

Mais est-ce vraiment une chance, ou un aveu de cupidité et de bêtise?

Car, vil est celui qui ne pense qu’à son enrichissement personnel et non à celui d’autrui. C’est ce que devait penser Dionysos en offrant ce don à un simple mortel.

Je vais vous raconter son histoire. Celle de Midas, roi de Phrygie et de son désenchantement.

Midas devant Bacchus de Nicolas Poussin

Suite de la chronique de Claire

Vous vous rappelez? Le fleuve Pactole évoqué précédemment. Car, se sont des pièces et des lingots d’or qu’il charrie à présent. Le roi désespéré, s’y étant baigné, pour se purifier et pouvoir de nouveau goûter aux nourritures terrestres.

Nous nous dirigeons à présent vers le deuxième volet de notre histoire. Nous arrivons dans les écoles, où est enseigné ce mythe, tiré tout droit de l’Antiquité grecque.

Et le bonnet d’âne est attribué à… Midas! Ceci, après un vote malheureux, au sujet de musique. Le dieu Apollon, vexé du choix de ce dernier, s’est demandé peut-être si Midas entendait correctement!

Il finira par affubler le malheureux d’oreilles d’âne!

Midas, rongé par ce terrible secret, le cacha plus tard sous un rocher. Aujourd’hui, ce sont les roseaux qui ont confié cette histoire édifiante.

Le sujet étant finalement de prouver que la vraie richesse réside dans l’acquisition du savoir et des connaissances.

La chronique de Claire

Gobelet (mastoïde sans anse) – Midas et Silène

Origine et histoire de Midas


De l’or au bout des doigts. Don ou malédiction?

Fils de Gordios et de Cybèle, le riche Midas règne sur la Phrygie.

      Un jour, il offre l’hospitalité à Silène qui, à cause de son grand âge et du vin, a perdu la trace du cortège de Dionysos. Après dix jours et dix nuits de fêtes ininterrompues, le souverain rend son hôte au jeune dieu.

Silène, voulant récompenser Midas pour sa générosité, lui demande de formuler un vœux. Midas, avide de richesses, souhaite que tout ce qu’il touche se transforme en or. Il n’attend pas longtemps pour s’assurer que Dionysos l’a exaucé : il ramasse un caillou qui aussitôt devient pépite; la motte de terre se change en lingot… Mais le roi déchante tout aussi vite lorsque les serviteurs lui apportent à manger : les mets deviennent solides, les boissons ne sont plus qu’or liquide. 

Comprenant son infortune, Midas lève les bras au ciel et implore Dionysos de lui ôter ce don malheureux qui le fera mourir de faim et de soif. Le dieu accepte à condition que Midas se purifie en se baignant dans le Pactole.

Dans la version du mythe de Midas de Nathaniel Hawthorne, sa fille se transforme en statue lorsqu’il la touche. Walter Crane, 1893

Autre légende sur Midas


Dans un autre mythe, il a été l’élève d’Orphée, et les talents de musicien de Midas sont requis : 

      Pan, s’applaudissant un jour, en présence de quelques jeunes nymphes, sur la beauté de sa voix et sur les doux accents de sa flûte, eut la témérité de les préférer à la lyre et aux chants d’Apollon, et poussa la vanité jusqu’à lui porter un défi. Midas, ami de Pan, pris pour juge entre les deux rivaux, adjugea la victoire à son ami. Apollon, pour s’en venger, lui donna des oreilles d’âne pour qu’il entende mieux. Midas prenait grand soin de cacher cette difformité, et la couvrait sous un bonnet phrygien. Le barbier qui avait soin de ses cheveux s’en était aperçu, mais n’osait en parler. Fatigué du poids d’un tel secret, il va dans un lieu écarté, fait un trou dans la terre, en approche la bouche, et y dit à voix basse que son maître a des oreilles d’ âne ; puis il ferme le trou, et se retire. Quelque temps après, il en sortit des roseaux qui, séchés au bout d’une année, et agités par le vent, répétèrent les paroles du barbier, et apprirent à tout le monde que Midas avait des oreilles d’âne.

(Ovide, au livre XI de ses Métamorphoses, situe le concours entre Pan et Apollon)

Apollon et Midas – Oeuvre de Noël Hallé (1711-1781)

Retour en haut